Kévin Cordier : “Je mets toutes les chances de mon côté”
Rencontre avec Kévin Cordier, musicien et étudiant en techniques du son à Paris, qui nous présente ici son activité et nous dévoile ses projets malgré un contexte difficile.
Bonjour Kévin, pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Kévin Cordier, j’ai 24 ans, je joue de la batterie depuis une dizaine d’années et je suis actuellement en école de techniques du son à Paris.
Quel a été votre parcours ?
Après mon bac STMG je suis entré à l’ATLA, un centre de formation pour musiciens à Pigalle, dans le cursus batterie pendant 2 ans, avant de m’orienter davantage vers les techniques et l’ingénierie du son. Aujourd’hui, j’en suis à ma troisième année d’école de techniques son à Paris et je suis sur le point d’obtenir mon diplôme d’études supérieures des techniques du son (DESTS), qui est l’équivalent d’une licence.
D’où vous vient l’envie de travailler dans la musique ?
Au moment de choisir mon orientation au lycée, je me suis tout simplement demandé ce que j’aimerais faire dans la vie. Jouant de la batterie en groupe, j’ai souhaité en faire mon métier, au début en tant que musicien puis comme ingénieur son.
Vers quoi souhaitez-vous vous orienter une fois votre diplôme obtenu ?
Je souhaite travailler en studio d’enregistrement, d’abord en tant qu’assistant ingénieur afin d’acquérir des bases solides et élargir mon réseau, avant d’exercer cette activité à mon compte plus tard.
Parmi les sorties musicales récentes, certaines vous ont-elles marqué de par leur mixage ?
Je pense à l’album de Tom Misch et Yussef Dayes, What Kinda Music, car selon moi la réalisation et le mixage apportés à cet album sont très intéressants. On a ici l’album d’un guitariste et d’un batteur, ce qui oriente forcément leur approche du son et du mixage. Le son est évidemment reproduit fidèlement, mais les traitements appliqués comme les jeux de delay, de trémolo, les effets de panoramique qui sont des effets d’ambiance ou encore le filtrage, modernisent l’ensemble. C’est comme si cet album à vocation organique, réaliste, était mixé de manière plus électronique : le studio où il a été monté et mixé devait être un véritable laboratoire d’expérimentations ! Ce mixage atypique fait que l’oreille reste attentive et à chaque chanson, on se demande comment on va se faire surprendre.
Pratiquez-vous d’autres activités en parallèle ?
J’ai malheureusement peu de projets en ce moment, étant particulièrement focalisé sur l’obtention de mon diplôme et la recherche d’emploi. Je mets donc toutes les chances de mon côté par rapport aux études. Cependant, les productions et les mixages que je dois rendre pour l’école sont exactement ce que je ferais si j’avais le temps.
La crise sanitaire actuelle influe-t-elle sur vos études et vos projets artistiques ?
Malheureusement, oui. Pour mes études, l’accès restreint à l’école empêche de suivre les cours dans de bonnes conditions. Et les écoutes habituellement sur des enceintes de monitoring, se font désormais avec mon casque sur mon ordinateur, avec une qualité bien inférieure et qui permet une analyse sonore moins poussée et précise. Côté projets artistiques, cela a brisé la routine que j’avais. Je ne peux plus rencontrer aisément les membres de mon groupe et les salles de répétition étant majoritairement fermées, cela complique encore la situation.
Propos recueillis par Paul Fuilla-Weishaupt
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